L’histoire d’un vignoble

Issus d’un vignoble de qualité, transportés par bateaux vers les pays d’Europe du Nord, les vins de Poitou, de La Rochelle et d’Angoumois font, dès le XIIIe siècle, le bonheur des Anglais, des Hollandais et des Scandinaves. À partir du XVIIe siècle, ils sont transformés en eau-de-vie, qui sera bonifiée en fûts de chêne pour devenir Cognac. Ainsi débute l’aventure d’une ville qui va devenir la capitale d’un commerce de renommée mondiale.  (source BNIC)

Détails chronologiques :

IIIème siècle
Création du vignoble de Saintonge : l’empereur romain Probus étend à tous les Gaulois le privilège d’avoir des vignes et de faire du vin.

XIIème siècle
Constitution d’un grand vignoble appelé Vignoble de Poitou, sous l’impulsion de Guillaume X, Duc de Guyenne et Comte de Poitiers.

XIIIème siècle
Le vignoble de Poitou produit des vins qui, transportés par des navires hollandais venant chercher le sel de la côte, sont appréciés dans les pays bordés par la Mer du Nord. La ville de Cognac se distingue déjà pour son commerce du vin qui s’ajoute à l’activité de son entrepôt de sel connue depuis le XIème siècle.

XVIème siècle
Les vaisseaux hollandais viennent chercher à Cognac et dans les ports Charentais les vins renommés des crus de « Champagne » et des « Borderies ». Les vignobles d’Aunis produisent de telles quantités de vins qu’il devient difficile de les écouler. D’autant plus que leur exportation est limitée, car ces vins, d’un degré alcoolique peu élevé, souffrent de la longueur des voyages en mer. C’est à cette époque que les marchands hollandais les utilisent pour alimenter leurs nouvelles distilleries. Ils les transforment en « vin brûlé », le brandwijn.

XVIIème siècle
Au début de ce siècle apparaît, dans la région, la double distillation qui va permettre au produit de voyager sous forme d’eau-de-vie inaltérable. A la suite de retards dans les chargements de bateaux, on découvre que l’eau-de-vie se bonifie en vieillissant dans des fûts de chêne (du Limousin) et qu’elle peut même se consommer pure.

XIXème siècle
Le vignoble s’étend alors sur près de 280.000 hectares. Mais vers 1875 l’apparition en Charente du phylloxéra va anéantir la plus grande partie du vignoble. En 1893, il ne recouvre plus que 40.000 hectares.

XXème siècle
La reconstitution du vignoble s’effectue lentement et il aura fallu importer des plants américains et de nombreuses années d’efforts et de patience pour remettre à flot l’économie de la région.

Dès 1909, un décret protége la zone d’appellation contrôlée.

D’après ce décret, seule peut se nommer Cognac la liqueur issue d’ eaux-de-vie provenant des crus de la zone d’appellation contrôlée de Cognac. Elle doit aussi être distillée et vieillie sur place selon des techniques autorisées, notamment par une double distillation dans un alambic charentais en cuivre. Le vieillissement doit également se faire dans des fûts de chêne tout en respectant un temps de vieillissement minimum.

Cartes des crus

L’Aire de production du Cognac a été délimitée par décret, le 1er Mai 1909. A partir des caractéristiques des sols décrites par le géologue Henri Coquand en 1860, les 6 crus de Cognac sont délimités, puis entérinés par décret en 1938…

Comprendre une étiquette….VS, VSOP, XO….

Lancer l’animation « Comprendre une etiquette de Cognac » (BNIC)

Tout Cognac peut s’identifier grâce à son étiquette qui reflète fidèlement les crus et l’âge de vieillissement de la plus jeune eau-de-vie entrant dans sa composition.

Un Cognac peut être commercialisé dès que sa plus jeune eau-de-vie atteint un minimum de deux ans et demi d’âge (à partir du premier octobre de l’année de la vendange). Pour établir l’âge du Cognac, seules comptent les années de séjour dans les fûts ou barriques en bois car l’eau-de-vie cesse de vieillir dès son transfert dans un récipient en verre. : elle « s’immobilise ».

Ainsi un V.S (Very Special) ou Sélection identifie un Cognac dont l’eau-de-vie la plus jeune a moins de deux ans et demi ; unV.S.O.P (very superior old pale) est un Cognac dont l’âge de la plus jeune eau-de-vie a au moins quatre ans et demi ; unNapoléon, X.O. (extra old) ou Hors âge désigne un Cognac dont la plus jeune eau-de-vie dépasse au minimum six ans et demi d’ âge.

Les meilleures maisons de Cognac laissent vieillir leurs eaux de vie beaucoup plus longtemps que le minimum requis. Plus il vieillit, plus le Cognac gagne en complexité, parfum, arôme et goût.C’est au bout de cinquante années qu’il atteint sa perfection.

Le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC)

Vers 1875 apparaît en Charente le phylloxéra. Il va détruire la plus grande partie du vignoble, qui ne recouvre plus alors que 40 000 hectares en 1893. Ce drame va donner naissance en 1888 au Comité de Viticulture, suivi de la Station Viticole en 1892. De nombreuses années d’efforts et de patience seront nécessaires pour remettre à flot l’économie de la région. Le 1er mai 1909, la zone géographique de production du Cognac est délimitée. Puis, dès 1936, le Cognac est reconnu comme Appellation d’Origine Contrôlée.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le bureau de répartition des vins et eaux-de-vie est créé afin de préserver le stock de Cognac.

À la Libération, en 1946, il est remplacé par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), auquel est rattachée la Station Viticole en 1948.

Tous les stades de l’élaboration du Cognac sont désormais soumis à une réglementation destinée à protéger le produit dont la notoriété s’affirme de plus en plus. Viticulteurs et négociants de Cognac ont défini de manière solidaire la vocation du BNIC : « Développer le Cognac, représenter et défendre les intérêts collectifs des professionnels ».

Pour accéder au site : www.bnic.fr

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